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Un marché en
pleine mutation
Dans un marché où le consommateur est appelé à jouer un rôle de plus en plus actif, Sibelga participe à l’élaboration de mécanismes de marché innovants et renforce l’observabilité du réseau.
L’évolution du marché sous le signe de la cocréation
Développement massif de la production décentralisée renouvelable, arrivée des compteurs intelligents, augmentation de la mobilité électrique… Le marché de l’énergie se transforme ! Pour faire face à ces nouveaux paramètres, il est indispensable de faire évoluer les modèles et les processus de marché.
Ainsi, à l’avenir, les détenteurs d’un véhicule électrique pourraient fournir des services de flexibilité. En d’autres mots : participer activement au maintien de l’équilibre sur le réseau, par exemple en mettant à disposition l’énergie stockée sur la batterie de leur voiture en échange d’une compensation financière.
La fédération belge des gestionnaires de réseau Synergid, dont fait partie Sibelga, prépare activement le terrain pour mettre en place le cadre nécessaire à ces nouveaux services. Ainsi, des « product design groups », groupes de travail thématiques, ont été mis en place dès 2021. Les représentants des membres de la fédération y échangent et réfléchissent en cocréation et consultent les acteurs du marché concernés pour proposer aux régulateurs un cadre harmonisé à l’échelle des 3 régions.
En 2022, un « Guide de marché Flexibilité » a ainsi été rédigé et finalisé après consultation des acteurs de marché. « Au travers de ce guide, qui servira de fil conducteur aux futures évolutions du marché, Sibelga joue pleinement son rôle de facilitateur du marché, en étroite collaboration avec les autres gestionnaires de réseau », commente Daphné Benzennou, Manager Flex/Market Evolution. Un document de vision concernant la possibilité d’avoir plusieurs fournisseurs sur un même point d’accès a également été rédigé et publié.
Mieux anticiper les flux d’énergie renouvelable
En 2022, Sibelga a entrepris d’exporter depuis son système de cartographie le réseau basse tension ainsi que les quelque 15 000 installations de production renouvelable raccordées à son réseau et de les modéliser dans sa plateforme de gestion en temps réel. Il s’agit plus précisément des installations photovoltaïques de particuliers, de communautés d’énergie ou encore des unités de plus d’1 MW (une dizaine au total) et des installations d’entreprises raccordées sur le réseau moyenne tension.
« Grâce à ce système, nous aurons une meilleure compréhension des flux d’énergie renouvelable qui circulent à l’échelle du réseau ou, plus localement, par poste de fourniture. Nous pourrons également distinguer l’énergie renouvelable injectée sur le réseau de distribution depuis le réseau haute tension d’Elia de celle produite localement », explique François Chevalier, responsable Conduite des Réseaux.
Par ailleurs, ce système permettra de détecter un phénomène d’inversion du sens normal de l’énergie qui se produit parfois au niveau des cabines de transformation. « Ces cabines transforment le courant haute tension 11 000 Volts vers une tension plus basse pour pouvoir alimenter le réseau basse tension. Habituellement, l’énergie circule de la haute tension vers la basse tension. Or, lorsque le soleil brille et que la consommation est basse, il arrive que l’énergie renouvelable produite en surplus inverse le sens de circulation : l’énergie remonte de la basse vers la haute tension. C’est important de pouvoir détecter ce phénomène pour pouvoir agir et éviter tout déséquilibre sur le réseau », ajoute François Chevalier.
Dans un second temps, un algorithme de prédiction sera mis au point pour aider à détecter à temps les risques de congestion sur le réseau. « La consommation et la production d’énergie doivent être en équilibre constant. Or, elles varient selon des paramètres différents. La consommation dépend des besoins en énergie et varie selon le jour de la semaine et l’heure, tandis que la production renouvelable dépend de l’ensoleillement et de la saison. Être capable d’isoler la production locale dans les flux d’énergie est crucial pour la qualité des prévisions », conclut-il.
De nouvelles façons de partager l’énergie
Suite à la publication de la nouvelle ordonnance relative à l’organisation des marchés du gaz et de l’électricité en Région de Bruxelles-Capitale en avril 2022, les consommateurs bruxellois disposent de nouvelles options pour partager l’énergie renouvelable et/ou produite localement.
Ainsi, grâce au partage de pair à pair, un consommateur bruxellois qui dispose de panneaux photovoltaïques sur son toit peut vendre son énergie produite en surplus à un autre habitant de la Région de Bruxelles-Capitale.
Le partage d’énergie au sein d’un même immeuble permet aux membres d’une copropriété de partager la production d’une installation de production d’énergie entre eux.
Enfin, les communautés d’énergie donnent la possibilité à un ou plusieurs producteurs d’énergie locaux (par exemple une école dotée de panneaux photovoltaïques) de partager leur excédent d’énergie avec d’autres habitants du quartier ou à l’échelle de la Région.
« Ce cadre facilite encore plus les projets de partage d’énergie, renforce l’accès à la production renouvelable pour tous et valorise la production locale », commente Odile Macé, Business Analyst chez Sibelga. « En guise d’incitant, plus le partage est local, plus le tarif réseau dont doivent s’acquitter les bénéficiaires est bas. »
Suite à la publication de l’ordonnance, Sibelga a mis à disposition des clients bruxellois toute une série d’informations pratiques sur ces nouvelles options de partage d’énergie, le processus à suivre et les méthodes de répartition sur son site internet. On y retrouve également un formulaire pour demander facilement des cartes du réseau, l’historique de consommation des participants, ainsi qu’un formulaire de déclaration du partage.
Le tout premier partage d’énergie dans ce nouveau cadre (un échange de pair à pair) a été initié en décembre 2022.
